J’aime beaucoup la lumière naturelle en photographie culinaire. Elle a le pouvoir de mettre l’accent sur l’authenticité d’une recette, en lui donnant un air de « fait maison ». Cet air familier qu’ont les plats élaborés chez soi, à la lumière de la fenêtre de la cuisine.
Échange avec le restaurateur sur les options du shooting
Dès le départ, les objectifs du shooting étaient clairs : susciter la gourmandise dans le registre du fait maison. C’est pourquoi j’ai préconisé l’emploi de lumière naturelle, pour les raisons que je viens d’évoquer plus haut. Ce choix d’utiliser la lumière ambiante de l’établissement, dont l’atmosphère tamisée n’évoquait en rien la lumière d’un studio photo, avait de quoi rendre sceptique le restaurateur. Ce qui n’a pas raté, mais il m’a fait confiance. Pour un non photographe, il est étonnant de choisir la pénombre pour éclairer son sujet. Mais en photographie culinaire, la pénombre est un ingrédient dont on aurait tort de se passer.
Arrivés à la question des options de stylisme, j’ai comme à mon habitude présenté à mon client une sélection de fonds photos. Des fonds en rouleaux acryliques imitant à la perfection des surfaces en marbre, en pierre, en béton, en ardoise, en bois. Mon client a tenu à d’abord me présenter ses assiettes. Les assiettes dans lesquelles il sert invariablement ses plats. En essayant les assiettes sur différents fonds, nous sommes vite arrivés à une évidence : la surface des tables du restaurant est celle qui s’accorde le mieux aux différentes assiettes. Côté stylisme, on reste donc 100% maison.
Mise en place du set-up d’éclairage
Cela peut paraître surprenant, mais une prise de vue en lumière naturelle nécessite de travailler l’éclairage. J’ai choisi comme lieu de prises de vues la surface vitrée de l’établissement, donnant sur la rue. La façade du bâtiment d’en face faisait barrage à l’incidence directe du soleil, qui aurait produit une lumière trop dure. Au contraire, cette façade agissait comme un grand réflecteur. Comble du luxe : deux pans de rideaux bruns opaques couraient tout le long de la baie vitrée. Il m’a suffi de jouer sur leur ouverture pour faire entrer la quantité de lumière adéquate pour créer cette ambiance. La partie opposée de la pièce étant aveugle, tout un côté de la table disparaissait dans l’ombre. Pour déboucher cette ombre, j’ai simplement placé un réflecteur blanc face à la source de lumière. J’ai posé l’appareil photo sur son trépied face à la table. Tout était prêt pour commencer les prises de vues.
Déroulement des prises de vues culinaires
C’est très simple et cela va très vite. Puisque la technique est réglée une fois pour toutes. Si cette étape nécessite un minimum de sens artistique dans l’orientation de l’assiette, on peut cependant presque parler de travail à la chaîne. Poser, orienter, déclencher, enlever. Poser, orienter, déclencher… Si vous n’avez que peu de temps pour les photos, c’est un timing qui devrait vous rassurer. Et vu de l’œil du photographe, c’est bien aussi, puisqu’avec ce rythme soutenu, la lumière venue de l’extérieur n’a pas le temps de changer.
Fin de la séance de shooting, post-prod à Strasbourg
Je présente les images « brutes de capteur » à mon client, en précisant que même si à ce stade il voit bien le rendu global des images, il ne s’agit pas du résultat définitif. En effet, tout le travail de post-production reste à faire. Mais ça, je le ferai chez moi, à Strasbourg. C’est la partie immergée de l’iceberg, qui demande plus de temps que la prise de vues. Cela se passe sur les logiciels comme Photoshop et Lightroom.
L’avantage de la lumière naturelle, c’est aussi l’absence de matériel de studio à ranger. Je mets mon reflex dans son sac, mes trépieds et mon réflecteur dans leur housse, et c’est plié. Fin d’une séance de photographie culinaire réalisée dans la plus grande simplicité. Maintenant que vous savez comment ça se passe, pourquoi ne pas organiser votre shooting culinaire ?